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Hiver 2016 – Numéro 52
Conseil universitaire du 1 mars 2016
Les membres approuvent l’évaluation positive des programmes de maîtrise en sciences de l’architecture et la création du programme de formation médicale spécialisée en immunologie clinique et allergie chez l’adulte
Le professeur Claude Savard, président de la Commission des études, a présenté le rapport de synthèse du Comité institutionnel d’évaluation des programmes concernant la maîtrise en sciences de l’architecture avec mémoire et celle avec essai (design urbain). Le CEIP reconnaît que ces programmes sont d’une grande qualité et que « la presque totalité des étudiants, des diplômés et des employeurs recommanderaient la formation en sciences de l’architecture offerte à l’Université Laval ». Il suggère une révision de la stratégie de promotion de ces programmes afin d’élargir le bassin de recrutement des candidats et des candidates. Enfin, il recommande d’établir des liens avec certains programmes d’ingénierie, en particulier pour ce qui concerne l’utilisation du bois comme matériau.
À propos de la stratégie de promotion de ces programmes, le doyen Alain Rochon de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, prévoit trois mesures dans son plan d’action. D’abord, les meilleurs étudiants et les meilleures étudiantes seront invités à rédiger des articles et à prononcer des conférences pour alimenter le site web de l’École d’architecture. Puis, des clips vidéo sur la vie professionnelle des meilleurs diplômés y seront diffusés sous la rubrique : « Que sont-ils devenus ? » Enfin, des « Cahiers de recherche-création » seront publiés à l’intention du milieu académique et professionnel de l’aménagement.
Intervenant à sa première présence au CU à titre de nouveau délégué de la Faculté des sciences et de génie, le professeur Donald Beaubrun a souligné l’apparente incohérence existant entre des informations contenues dans le rapport de synthèse du CEIP à propos des 12 crédits à option de la maîtrise avec essai (design urbain) et des 36 crédits à option affichés sur le site officiel du programme. Se référant également au contenu du dossier à l’étude, il a fait remarquer que le rapport du CEIP, connu des responsables concernés en avril 2015, aurait dû les inciter « à entreprendre certaines actions dès sa réception, particulièrement à propos du respect du Règlement des études concernant le nombre de crédits accordés à l’essai et à la mise à jour du site web du programme sur l’accessibilité de la formation en informatique pour les étudiants et les étudiantes en maîtrise avec essai (design urbain). »
Le doyen de la Faculté de médecine, le professeur Rénald Bergeron, a d’abord fait approuver le changement d’appellation des programmes de maîtrise et de doctorat en médecine expérimentale pour celle de maîtrise et de doctorat en sciences cliniques et biomédicales. Il a obtenu que ces changements entrent en vigueur à la session d’automne 2016. Puis il a présenté le nouveau programme de formation spécialisé en immunologie clinique et allergie chez l’adulte. « Il s’agit d’une formation de deux années accessible à un résident qui aura terminé trois années de médecine interne », a-t-il expliqué. Le programme accueillera un total de deux médecins résidents, soit un médecin résident par année de formation. Il sera rattaché au Département de microbiologie-infectiologie et d’immunologie. Répondant à une question concernant le nombre peu élevé de candidats admis comme résidents, le professeur Bergeron a précisé que le nombre d’entrées dans les programmes de résidence dont le nouveau programme en immunologie clinique et allergie chez l’adulte, est gérée par un décret du Conseil du trésor du Québec. « Nous avons au Québec une Table de concertation des effectifs médicaux », dit-il. Puis d’ajouter que chaque année, cette Table recommande au Conseil du Trésor le nombre adéquat d’effectifs médicaux de manière à ce que les cliniciens et cliniciennes des diverses disciplines médicales ne soient pas en surnombre ou en manque.
Le statut de centre de recherche reconnu a été renouvelé au Centre interdisciplinaire de recherche en réadaptation et intégration sociale (CIRRIS) pour les cinq prochaines années. Les membres du CU ont cependant exigé qu’il fasse un rapport d’étape dans trois ans « sur les moyens mis en œuvre pour améliorer le financement moyen par chercheur et l’efficacité de la formation qu’il dispense ». Le CIRRIS est un centre de recherche très dynamique de l’avis du président de la Commission de la recherche, le professeur Pascal Daleau, qui a fait la recommandation du renouvellement de son statut de centre de recherche reconnu. Le dossier d’évaluation atteste que sa direction apparaît très collégiale et soucieuse d’un développement scientifique qui s’adapte continuellement à l’évolution des connaissances dans les domaines de la réadaptation et de l’intégration sociale des personnes handicapées.
Jacques Rivet, cc
Année d’élan et de ressourcement
Une AÉR à la mesure du rayonnement international de l’université
L’année d’étude et de recherche (AÉR) donne à la professeure ou au professeur de carrière l’occasion et le temps de renouveler et d’enrichir ses connaissances, de mener des travaux de recherche et de développer des outils pédagogiques. Dans le cas du professeur Charles Moumouni du Département d’information et de communication, dont l’AÉR s’est déroulée en deux tranches entre 2014 et 2015, l’AÉR est aussi un moyen de mobilité internationale pour nouer des partenariats et faire rayonner l’Université Laval. -JR
Mon projet d’AÉR visait à documenter, dans une approche comparative, les stratégies de communication et la participation des organisations économiques non étatiques dans la définition et la mise en oeuvre des politiques de commerce et d’investissement en Afrique. Sa réalisation m’a permis de collaborer avec les institutions universitaires et scientifiques de quatre pays africains où j’ai séjourné : le Bénin, la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Kenya. Des activités connexes m’ont conduit dans quatre autres pays (en Italie, au Chili, au Pérou et en Chine.
Au Bénin, Cotonou, lieu principal de travail du 20 septembre au 20 décembre 2014, puis du 3 juillet au 9 septembre 2015, j’ai bénéficié de la collaboration de plusieurs institutions : le Ministère chargé de l’Évaluation des politiques publiques, de la Promotion de la bonne gouvernance et du Dialogue social; l’Institut de recherche empirique en économie politique, devenu African School of Economics (ASE); et surtout l’Institut des relations internationales et des études stratégiques (IRIES) dont j’ai contribué à relancer les activités. En partenariat avec le Groupe interuniversitaire d’études et de recherches sur les sociétés africaines (GIERSA, Université Laval et Université de Montréal) et le Laboratoire d’études et de recherches sur les dynamiques sociales et le développement local (LASDEL, Niger), j’ai fait organiser par l’IRIES et j’ai coordonné à Cotonou un colloque international sur « La légitimité de l’État africain dans un contexte de co-production de la gouvernance ». En Côte d’Ivoire, J’ai séjourné à Abidjan du 20 octobre au 1er novembre 2014, J’y ai obtenu l’accord de principe de l’Université Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan pour la création d’un Institut panafricain de la gouvernance économique et financière, avec le soutien des partenaires au développement.
Au Sénégal, Du 20 novembre au 1er décembre 2014, j’ai été accueilli à Dakar par le Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI), en tant que premier vice-président du réseau Théophraste, réseau des écoles de journalisme de la Francophonie. Ce séjour m’a permis de colliger des données sur les investissements au Sénégal et d’assister au XVe Sommet de la Francophonie qui portait notamment sur la francophonie économique et des affaires. Je suis intervenu en direct à la Radio télévision sénégalaise (RTS) pour commenter l’élection de Mme Michaëlle Jean à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie. J’ai aussi participé à une table ronde à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis sur les axes de coopération entre les villes de Québec et Saint-Louis. J’ai enfin tenu un stand avec Le Monde Diplomatique au Village de la Francophonie et organisé une conférence publique de lancement de l’édition 2014 de la revue L’Année francophone internationale dont je suis le directeur de publication.
Au Kenya, Nairobi, j’ai collecté des données, du 24 au 28 août 2015, auprès de l’Institute of Economic Affairs avec lequel j’ai établi des liens depuis quelques années. J’ai aussi animé dans la même période, en anglais, un séminaire sur la Communication et le développement à l’University of Eastern Africa, Nairobi Extension Centre, Nairobi, en partenariat avec l’International Development Program de Andrews University (Michigan, États-Unis). Ce séminaire a réuni une vingtaine d’étudiants de master venus de l’Éthiopie, du Ghana, de la Jordanie, du Kenya, du Rwanda, du Sud-Soudan et de la Zambie.
En Italie, animation, en anglais, du même séminaire, du 8 au 12 juin 2015 dans la ville de Florence, avec une quinzaine d’étudiants de master. Au Chili, le séminaire s’est tenu en espagnol à l’Université Adventiste de Chillan, du 11 au 16 janvier 2015. En Chine, sur l’invitation de l’Institute of African Studies de Zhejiang Normal University, j’ai pris part au Séminaire des think tanks africains, portant sur la problématique des relations Chine-Afrique. Ce séminaire, qui s’est déroulé du 9 au 29 juillet 2015 dans plusieurs villes chinoises, dont Jinhua, Shanghai et Changsha, m’a mis en relation avec une centaine de chercheurs et responsables institutionnels de la Chine et de vingt-cinq pays africains. En Suisse, grâce à l’Institut des relations internationales et des études stratégiques et au gouvernement du Bénin, j’ai pris part au World Policy Conference, qui s’est tenue à Montreux, du 20 au 22 novembre 2015. Enfin, au Pérou, j’ai participé au XIIIe Congrès mondial de l’Organisation des villes du patrimoine mondial (OVPM), qui s’est tenu à Arequipa, du 3 au 6 novembre 2015.
Diffusion des connaissances
En termes de diffusion des connaissances, outre les conférences, communications, séminaires et ateliers donnés dans les différents pays où j’ai séjourné, je codirige avec le professeur Mamoudou Gazibo, du Département de science politique de l’Université de Montréal, un ouvrage collectif sur la gouvernance et la légitimité de l’État africain, qui sera publié aux Presses de l’Université du Québec en 2016. Au plan de l’enseignement et de l’encadrement, mon AÉR m’aura permis de renforcer mon cours de Communication et affaires publiques et celui de Modèles et enjeux de la communication internationale avec de nombreuses études de cas.
Visibilité et promotion
Mes nombreux voyages d’étude ont été aussi des occasions de mise en visibilité et de promotion de l’Université Laval. Par exemple, mes activités scientifiques et grand public à Arequipa (Pérou) ont impliqué 1 200 étudiants, plusieurs centaines d’enfants du primaire et du secondaire (dans un programme de sensibilisation sur le patrimoine avec la Gouverneure de l’État d’Arequipa), plus de 200 journalistes, plus de 200 enseignants, plus d’une soixantaine de Maires ou leurs adjoints et une large couverture médiatique (télévision, radio, journaux, réseaux sociaux).
Du point de vue du financement de mon AÉR, le budget mis à ma disposition par l’Université Laval n’a de toute évidence pas suffi pour mener toutes les activités mentionnées ci-dessus. J’ai dû compter sur le financement de nombreux partenaires, qui représente plus de 60 pourcent du budget total de mon AÉR. J’ai par ailleurs oeuvré avec un consultant pour que la Coopération Suisse au Bénin achète à la Librairie Zone de l’Université Laval près de 150 ouvrages de relations internationales, de diplomatie et de géopolitique à mettre dans les prochaines semaines à la disposition de l’Institut des relations internationales et des études stratégiques (IRIES, Bénin).
Recommandations
Tirant leçon du déroulement de mon AÉR, qui ne comportait aucune mention explicite de mise en visibilité de l’université, je formule les recommandations suivantes :
- que l’AÉR réserve une marge de manoeuvre au sens de l’initiative et de l’opportunité du professeur ou de la professeure;
- que le professeur ou la professeure qui le désire soit considéré comme un ambassadeur itinérant de l’Université Laval et investi d’une mission lorsque son projet se déroule à l’étranger;
- que le professeur ou la professeure qui désire contribuer à la promotion de l’Université Laval soit intégré dans son plan stratégique de communication internationale ;
- que des moyens conséquents comme l’augmentation de budget soient mis à la disposition du professeur ou de la professeure;
- qu’un mécanisme de collaboration synergique entre le professeur ou la professeure et le vice-rectorat aux études et aux activités internationales soit mis en oeuvre tout au long du déroulement de l’AÉR.