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25 octobre 2024
Midi-débat sur l’IA : résumé des principaux points abordés
Le midi-débat a réuni Luc Bégin, président de la Commission de l’éthique en science et technologie (CEST), ainsi qu’Andréanne Fortin, professeure assistante au Département d’information et de communication de l’Université Laval. Caroline Gagnon, professeure à l’École de design et secrétaire du comité exécutif du SPUL, a animé la discussion, qui a permis un échange riche entre les participant(e)s, offrant des perspectives variées sur les impacts de l’IA en enseignement, dont on retient ici quelques points principaux :
1. Impact de l’IA sur l’enseignement et l’apprentissage : L’introduction de l’IA, notamment ChatGPT, depuis la fin de 2022, a déjà commencé à transformer les méthodes d’enseignement et d’évaluation. Des outils d’IA peuvent automatiser certaines tâches, telles que la rédaction de rapports ou la création de banques de questions, et faciliter l’idéation ou la structuration des contenus pédagogiques. L’IA obligerait ainsi les professeur(e)s à redéfinir les objectifs pédagogiques et à sélectionner quelles compétences doivent être conservées dans la sphère humaine et lesquelles peuvent être prises en charge par l’IA.
2. Transformation du climat d’enseignement et d’apprentissage : L’IA génère un climat d’incertitude, d’instabilité, et parfois de méfiance concernant les fraudes potentielles. Elle pousse aussi à repenser les méthodes d’évaluation pour s’assurer que les compétences des étudiant(e)s sont véritablement développées. Le débat soulève des préoccupations autour de l’intégrité académique et du plagiat, notamment dans l’utilisation des outils d’IA pour la production de travaux. Il est essentiel de développer des compétences critiques chez les étudiant(e)s pour assurer une utilisation responsable de ces outils. Il semble néanmoins crucial de maintenir un climat de confiance entre les professeur(e)s et les étudiant(e)s, tout en impliquant ces derniers dans la réflexion sur l’impact de l’IA sur leurs apprentissages. Une attitude bienveillante, mais informée, est encouragée pour soutenir leur réussite.
« À mon avis, ce qui se passe c’est une transformation du climat de l’enseignement universitaire. Ça a participé à la création, pour certains, d’un climat de suspicion par rapport aux possibles fraudes pouvant être entraînées par l’usage des IA génératives. »
– Luc Bégin
« Je pense qu’il va y avoir une décharge cognitive qui est inévitable. Il y a certaines compétences chez nos étudiants et chez nous qui vont être transférées vers l’IA. Ça, c’est immanquable. »
– Andréanne Fortin
3. Soutien aux professeur(e)s : Les intervenant(e)s insistent sur la nécessité d’un soutien accru pour les professeur(e)s dans cette période de transition, tant pour l’intégration et la maitrise des outils en IA que pour l’adaptation de leurs pratiques pédagogiques.
« Il faut que des soutiens très sérieux soient accordés, mis en place, pour que le corps professoral soit capable de traverser cette période au mieux et avec les meilleurs résultats possibles. »
– Luc Bégin
4. Besoin de mutualisation des expériences : Dans cette période d’expérimentation, il apparait essentiel que les professeur(e)s partagent leurs expériences avec l’IA afin d’identifier les meilleures pratiques et solutions pédagogiques adaptées.
Certains enjeux spécifiques ont également été soulevés, notamment en ce qui concerne les cours en ligne où la présence humaine est déjà de moins en moins sollicitée dans un contexte d’apprentissage. Les problématiques de technicisation de l’enseignement y sont associées. De même, certaines disciplines pourraient être moins concernées par l’intégration de l’IA, comme en a témoigné un professeur en éducation physique. Le débat souligne que, malgré les défis, l’IA est là pour rester et doit être intégrée de manière réfléchie, mais également critique, dans l’enseignement universitaire.