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18 mars 2025

Résumé du midi-échange sur la (sur)charge de travail des professeur(e)s

D’entrée de jeu, Christine Vézina a partagé son expérience en matière de répartition de la charge dans son unité : « Il fallait donner vie à ce critère de raisonnabilité. Nous avons organisé des réunions préalables afin de discuter ensemble des critères sur lesquels nous pourrions nous appuyer. » Cette initiative illustre la nécessité d’un dialogue en amont pour éviter des décisions arbitraires et assurer une répartition équitable des tâches.

Simon Viviers a quant à lui souligné l’impact de la surcharge de travail sur la santé mentale :

Plusieurs interventions ont mis en lumière la difficulté de faire respecter ce critère. Un professeur s’est interrogé sur la possibilité d’aborder collectivement la charge individuelle : « Peut-on réellement discuter collectivement des charges de travail individuelles sans créer de tensions? » La discussion a révélé le besoin d’une plus grande transparence et d’un dialogue collectif pour éviter que la négociation de la charge ne repose que sur l’arbitrage des directions d’unité.

Introduit dans la convention collective 2023-2027, le critère de raisonnabilité vise à assurer une répartition équilibrée et équitable de la charge de travail, tout en tenant compte des réalités individuelles et collectives des professeur(e)s. Ainsi, la raisonnabilité implique une adaptation aux spécificités de chaque professeur(e) et aux contraintes institutionnelles.

Christine Vézina a parlé de l’importance que soit défini ce critère dans chaque unité :

Simon Viviers a rappelé qu’une charge de travail raisonnable doit permettre aux professeur(e)s d’assurer un enseignement de qualité, de mener des activités de recherche et d’encadrement, et de préserver un équilibre de vie. Il a également souligné l’importance de ne pas tomber dans l’écueil de se doter de critères trop spécifiques, d’une quantification excessive de la charge, qui risquerait de restreindre la considération des spécificités de chaque carrière et d’alourdir encore davantage la gestion du travail professoral.

Plusieurs ont mentionné que la charge de travail s’est trop souvent limitée à distribuer les tâches d’enseignement, reléguant les activités de recherche au second plan, à réaliser s’il reste du temps. Or, comme l’a rappelé un professeur : « La “plus-value” des profs, c’est précisément d’articuler les trois fonctions professorales ensemble, enseignement-recherche [et administration], donc il faut avoir une vitalité en recherche aussi. […] il faut avoir cet espace-là pour se développer comme prof en recherche, c’est hyper important, puis ça se plaide tout à fait. »

Un autre enjeu soulevé concerne le lien entre la charge de travail et les ressources budgétaires disponibles. Simon Viviers a mis en évidence une logique administrative problématique :

Christine Vézina a ajouté que « le décalage entre l’adoption des charges et la disponibilité des données financières complique encore davantage l’établissement d’une charge raisonnable et équilibrée ». Cette réalité engendre une gestion incertaine des charges et limite la capacité des unités à planifier efficacement.

Bien que la question n’ait pu être abordée en profondeur, il a été rappelé que des mécanismes de contestation existent, notamment à travers le comité de révision de la charge de travail. Vincent Joseph a insisté sur l’importance d’utiliser ces recours : « Ce comité fonctionne bien, il est paritaire et ses décisions sont prises de manière collégiale. Il constitue une avenue efficace pour assurer le respect des principes de la Convention collective. »

Pour mieux encadrer la mise en œuvre du critère de raisonnabilité, plusieurs propositions ont émergé de la discussion :

  • Documenter les pratiques et créer une banque de précédents pour aider les unités à structurer leur réflexion sur la charge de travail.
  • Sensibiliser les membres aux mécanismes de contestation existants et les encourager à les utiliser au besoin.
  • Assurer une meilleure synchronisation entre l’allocation budgétaire et la répartition de la charge de travail.
  • Encourager des discussions collectives pour définir ce qui constitue une charge raisonnable et éviter les disparités entre individus.

Vous avez manqué l’événement? Vous pouvez visionner la captation du midi-échange sur le site Web du SPUL.

Le SPUL invite également ses membres à consulter le guide thématique La charge de travail dans la convention collective 2023-2027 : vers un nouveau paradigme, et à poursuivre la réflexion au sein de leurs unités respectives. L’objectif reste d’assurer un cadre de travail équitable et respectueux des conditions de chacune et chacun.

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