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Automne 2015 – numéro 49
Séance du 3 novembre 2015
Le Conseil universitaire adopte le Guide de référence sur les compétences à développer à la maîtrise et au doctorat
Deux appellations retenues: maîtrise professionnelle et maîtrise-recherche
Un Guide de référence sur les compétences à développer à la maîtrise et au doctorat a reçu l’approbation de la quasi-unanimité des membres du Conseil universitaire lors de sa séance du 3 novembre dernier. Le document a été présenté par l’ex-doyenne de la Faculté des études supérieures et postdoctorales (FESP), la professeure Marie Audette, qui en a dirigé la production. Il poursuit les objectifs suivants : assurer des attentes réalistes pour l’obtention de la maîtrise, tracer une ligne claire entre celle-ci et le doctorat et ouvrir la discussion sur les moyens de soutenir le développement de l’ensemble des compétences des étudiantes et des étudiants. Par ailleurs, ce « Guide » retient la recommandation formulée en 2009 par la Faculté des études supérieures (FES) ainsi appelée à l’époque, d’employer les appellations de « maîtrise professionnelle » et de « maîtrise-recherche ».
Les principales compétences associées à la maîtrise professionnelle
Le rapport de la FESP définit des « compétences enseignées, évaluées et maîtrisées » pour la maîtrise professionnelle en fonction de l’acquisition d’un savoir-agir. Notamment celui d’énoncer un problème d’étude en l’évaluant à partir d’une approche scientifique pertinente ainsi que celui d’analyser les résultats d’un travail professionnel et d’en discuter à la lumière d’un savoir documentaire existant. Sur le plan des compétences complémentaires, le rapport mentionne la capacité de reconnaître la valeur et les limites de ses compétences et de ses expériences ainsi que celle de s’engager dans une démarche d’apprentissage et d’amélioration continue afin de développer son expertise et de maintenir son employabilité.
Les principales compétences associées à la maîtrise-recherche
L’acquisition d’un savoir-agir est également souligné dans le rapport de la FESP en ce qui a trait à la maîtrise-recherche. Sur le plan des dites « compétences enseignées, évaluées et maîtrisées », ce type de diplôme de deuxième cycle doit permettre de repérer, gérer et analyser l’information et les ressources documentaires utiles à un projet de recherche. Il doit aussi rendre apte à s’approprier une problématique de recherche en la formulant en rapport à ses objectifs. Quant aux compétences complémentaires, le rapport insiste sur la nécessité pour la chercheuse et le chercheur de commencer à mettre en place un réseau professionnel et de s’exercer à travailler comme tel dans une diversité de milieux scientifiques et professionnels. Il est à noter que le rapport de la FESP n’a pas abordé la question du « doctorat professionnel ».
L’Avis de la Commission des études sur le « Guide »
La Commission des études, selon son président Claude Savard, juge que le guide de référence contribuera à l’évaluation, la création et la gestion des programmes de maîtrise et de doctorat. Elle fait ressortir le fait que celui-ci délimite de manière plus précise les objectifs poursuivis à la maîtrise et au doctorat et trace un portrait plus juste des acquis des diplômées et diplômés. Par ailleurs, c’est la Commission qui a suggéré « d’associer les compétences à des savoir-agir ou à des actions susceptibles d’être transposées ou reproduites dans des situations diverses ». Enfin, elle recommande au Comité de révision du Règlement des études de modifier l’appellation de la maîtrise avec mémoire et de la maîtrise sans mémoire en les nommant désormais « maîtrise professionnelle » et « maîtrise-recherche ».
L’intervention de la professeure Florence Piron
La professeure Florence Piron dont le mandat comme déléguée de la Faculté des lettres et des sciences humaines au CU vient d’être renouvelé intervient à propos des compétences associées au doctorat dans le guide de référence. Elle estime que celui-ci néglige complètement la question du libre accès aux articles scientifiques sur le web « alors que cette transformation des pratiques scientifiques est majeure dans le monde de la recherche contemporaine. » De plus, elle est d’avis que ce document ignore l’indispensable formation des doctorantes et de doctorants aux enjeux des politiques scientifiques qui influencent l’avenir de la recherche tant au Québec qu’au Canada.
EN BREF
— Madame Nancy Chamberland, nouvelle vice-rectrice adjointe aux Ressources humaines, a présenté son dernier rapport (2014-2015) à titre d’ombudsman. Elle recommande avec insistance que « les sanctions disciplinaires fassent l’objet d’une énumération graduée de la réprimande au rappel du diplôme dans le Règlement des études, et qu’il soit laissé à l’appréciation du comité de discipline le choix de la sanction à adjuger au mérite du dossier. »
— Le professeur Pascal Daleau a présenté le rapport annuel de la Commission de la recherche qu’il préside. Parmi ses nombreuses activités, la Commission a poursuivi sa réflexion sur ce que devrait être le rôle des centres de recherche pour le développement de la carrière de la nouvelle professeure-chercheure et du nouveau professeur-chercheur. Intervenant à la suite de cette présentation, la professeur Florence Piron suggère au président Daleau de retenir deux nouveaux critères d’évaluation des centres de recherche : le nombre de publications en libre accès sur le web et l’engagement des chercheuses et des chercheurs dans leur collectivité.
— Le Département de radiologie porte désormais le nom de « Département de radiologie et de médecine nucléaire ».
— L’implantation du nouveau programme de formation médicale spécialisée en gérontopsychiatrie de la Faculté de médecine se fera le 1er juillet 2016.
— Une question posée par le délégué du personnel administratif professionnel concernant les coupures dans les revues scientifiques par la Bibliothèque a reçu une réponse élaborée lue par le vice-recteur aux études et aux activités internationales, le professeur Bernard Garnier. Il ressort que la part consacrée à l’abonnement aux périodiques est de 64,9 % du budget d’acquisition en 2014-2015 et qu’elle est maintenant de 69,2 % au 30 septembre 2015 en raison des augmentations réclamées par les fournisseurs.
— Le vice-recteur Éric Bauce a présidé la séance du CU en l’absence du recteur Denis Brière retenu chez lui par la grippe.
Jacques Rivet, cc
Année d’étude et de recherche (AÉR)
Un boursier d’excellence en recherche Fulbright raconte
Jonathan Paquin, professeur agrégé, Département de science politique.
Une contribution au rayonnement international de l’Université Laval
En 2014-2015, j’ai eu la chance de réaliser ma première année d’étude et de recherche (AÉR) comme professeur invité à la School of Advanced International Studies (SAIS) de l’Université Johns Hopkins, à Washington D.C. À cette occasion, j’ai été récipiendaire de la bourse d’excellence en recherche Fulbright. Cette AÉR m’a été très profitable, tant au niveau de la recherche, du réseautage que du ressourcement. De manière plus générale, je crois sincèrement que l’idée même de l’AÉR permet des retombées importantes pour l’Université Laval, car elle contribue à son rayonnement international. L’AÉR permet aussi d’intensifier et d’approfondir les réseaux universitaires dans lesquels les professeur(e)s de l’Université Laval s’inscrivent.
Un défi de taille
Le principal défi de mon AÉR fut de m’intégrer rapidement au sein de deux centres de recherche de la School of Advanced International Studies, soit le Center for Transatlantic Relations, dirigé par Daniel Hamilton, et le Canadian Studies Program dirigé par Christopher Sands. Ce défi a été relevé. Car non seulement j’ai tissé des liens étroits avec des chercheurs de ces deux centres, mais j’ai également contribué à des projets scientifiques menés par eux. J’ai d’abord collaboré à un projet de recherche phare du Center for Transatlantic Relations ayant pour titre « Initiative du bassin atlantique ».
À ce titre, je suis demeuré Non-Resident Fellow du Centre. Ce statut me permet de retourner à l’Université Johns Hopkins à tout moment au cours des prochaines années pour mener des recherches à Washington DC, ce qui est une chance considérable. J’ai ensuite mené un projet de recherche avec le directeur du Canadian Studies Program de SAIS sur la perception qu’a le pouvoir exécutif américain des transformations survenues en politique étrangère canadienne sous le gouvernement de Stephen Harper. Nous sommes actuellement en train de terminer la rédaction d’un article scientifique sur le sujet. La relation que j’ai établie avec Christopher Sands est excellente et nous comptons maintenant travailler ensemble à la rédaction d’un ouvrage portant sur les sources de la collaboration canado-américaine.
Une passion renouvelée
Mon AÉR m’a également permis de nourrir ma passion pour la recherche sur les relations transatlantiques et sur les relations canado-américaines. Cette opportunité m’a permis d’assister à de très nombreuses conférences sur ces questions. Et j’ai également eu la possibilité de présenter mes travaux lors de conférences à l’Université Johns Hopkins ainsi qu’à l’ambassade du Canada à Washington.
Cette année passée à Washington a été menée sous le signe du renouveau et du ressourcement professionnel. Elle m’a permis de prendre du recul par rapport à mes objets d’étude et de réfléchir à mon agenda de recherche pour les six prochaines années. Ainsi, je compte notamment rédiger un ouvrage de vulgarisation et de référence en langue française sur les théories expliquant les interventions et les non-interventions internationales menées par les alliés transatlantiques. Je souhaite aussi écrire un ouvrage sur les théories de la politique étrangère telles qu’appliquées au cas précis du Canada. Mon AÉR m’a aussi donné l’occasion de préparer un nouveau séminaire de maîtrise et de doctorat pour les étudiants de science politique et de l’Institut des hautes études internationales sur le thème de la politique étrangère du Canada. J’enseigne d’ailleurs ce séminaire à l’automne 2015 et jusqu’à présent, je dois dire qu’il connait un franc succès.
Une expérience inoubliable
Enfin, sur le plan familial, l’AÉR à Washington a permis à ma famille de vivre une année riche en expériences de toutes sortes. Nous avons eu la chance de rencontrer des gens venant de plusieurs pays et avons développé des relations d’amitié avec des familles vivant des expériences semblables à la nôtre. Mon épouse a également été contractuelle en recherche dans le domaine des relations internationales à l’Université Johns Hopkins. De son côté, notre fille a pu élargir ses horizons en apprenant un peu d’anglais et d’espagnol.
En somme, mon AÉR fut un succès sur toute la ligne. Je crois sincèrement avoir rentabilisé l’investissement fait par l’université dans le développement de ma carrière académique en saisissant toutes les opportunités que l’AÉR m’a données.