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Communicateur civique

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Hiver 2018 – Numéro 67

Conseil universitaire du 6 février 2018

Deux centres de recherche performants, CELAT et CIÉQ, sous la loupe de la Commission de la recherche

CELAT-ULaval

Le statut institutionnel du Centre Cultures –  Arts – Sociétés – ULaval, celui-ci ayant conservé l’acronyme CELAT de son ancien nom, « Centre d’études sur les lettres, les arts et les traditions », a été renouvelé pour les cinq prochaines années. Sa programmation de 2017 – 2023 prévoit mettre l’accent sur les processus de pluralisation qui alimentent les tensions et les transformations sociales. Plusieurs de ses chercheur.e.s ont obtenu d’importantes subventions, atteste l’Avis de la Commission de la recherche dont les professeur.e.s Véronique Guèvremont, Allison Bain, Laurier Turgeon, Réginal Auger et Yvan Leanza. L’Avis étudié par les membres du CU constate que les nombreuses animations scientifiques qui prévalent au CELAT, renforcent les habitudes de travail collaboratif entre ses membres. Ce dernier organise aussi une école d’été annuelle en collaboration avec le Musée de la civilisation du Québec (MCQ).

L’Avis met en valeur le fait que la professeur Francine Saillant a été nommée experte au Comité international sur la promotion du dialogue interculturel par l’UNESCO. Les professeurs Jocelyn Létourneau, Laurier Turgeon et Habib Saïdi ont reçu des bourses prestigieuses pour mener des recherches et les présenter au sein d’universités réputées (University of London, MIT, Institute of Technology et Berkeley University). Enfin, dans cet Avis, la Commission de la recherche se réjouit de voir que le CELAT a suivi ses conseils antérieurs à l’effet de multiplier les occasions de  rencontres scientifiques pour l’ensemble des étudiant.e.s réparti.e.s entre ses sites, ULaval, UQUÀM et UQAC.

CIÉQ-ULaval

Le Centre interuniversitaire d’études québécoises possède trois axes de recherche. Le premier concerne 1es gens : les populations et leur milieu. Le second porte sur les ressources : les moyens et les stratégies. Le troisième a trait aux régulations : la norme, l’usage et la marge. L’Avis de la Commission juge que les recherches menées au CIÉQ fournissent « des référentiels de base essentiels » à une meilleure compréhension des transformations sociales. Il constate que le centre aide les décideurs de la société à mieux « cerner la nature et l’origine de plusieurs problèmes et défis actuels ».

La Chaire de recherche du Canada sur Les dynamiques migratoires mondiales dont la titulaire est la professeure Danièle Bélanger joue un rôle important dans le renouvellement des activités du CIÉQ et dans sa capacité à mobiliser les forces vives géographiques, démographiques, anthropologiques et sociologiques. Les contributions scientifiques et pédagogiques des professeurs Martin Pâquet et Jean-Philippe Perreault, respectivement titulaire de la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d’expression française en Amérique du Nord (CEFAN) et titulaire de la Chaire de leadership en enseignement Jeunes et religions, contribuent remarquablement au dynamisme général du CELAT et participent grandement à ce renouvellement et cette mobilisation. Son statut institutionnel de centre de recherche reconnu a été renouvelé pour les cinq prochaines années. Cependant, le CIÉQ-ULaval doit faire part à la Commission de la recherche dans un délai d’un an « des avenues de solutions liées à la problématique du maintien de son personnel professionnel ».

       Jacques Rivet, cc


La richesse d’une vision institutionnelle de l’université

Entretien avec les professeurs Luc Giasson et Damien de Halleux, membres du CIEP

Les professeurs Luc Giasson (Médecine dentaire) et Damien de Halleux (Agriculture et alimentation) recommandent à leurs collègues de toutes les disciplines de se donner une vision institutionnelle de l’université au cours de leur carrière forts de l’expérience qu’ils vivent en tant que membres du Comité institutionnel d’évaluation des programmes (CIEP). Dans un entretien animé sur leur participation à cette importante instance universitaire, ils ont décrit les diverses tâches que celles-ci les amènent à accomplir et qui leur donnent cette vision spécialement utile à leurs diverses responsabilités au sein de leur faculté respective.

Une des habiletés qui leur apparait précieuse dans l’accomplissement de leur tâche d’examen, c’est « l’aptitude à détecter le non-dit » dans les nombreux documents dont ils prennent connaissance, et plus particulièrement dans les rapports d’auto-évaluation des unités administratives dont ils évaluent les programmes. « Cela nous demande une expérience du vécu universitaire pour détecter avec plus de pertinence le non-dit qui transpire de pré-rapports d’évaluation », reconnaissent-ils. Il est évident que leur rôle de directeur de programme à tous les deux est une responsabilité qui favorise leur habilité de ce point de vue. Lorsque la répartition du travail entre les membres du CIEP les amène à approfondir un dossier à l’étape de ce qu’ils appellent « l’étude en petit CIEP », ils peuvent y consacrer facilement plus d’une vingtaine d’heures de lecture et d’analyse.

Le professeur Damien de Halleux affirme que ce travail alimente sa curiosité scientifique à l’égard de la diversité des domaines et des disciplines de formation universitaire. Le professeur Luc Giasson estime qu’il a l’occasion de s’affranchir d’une perspective exclusivement facultaire concernant des questions et des problèmes pédagogiques en la complétant, par exemple, par « des façons différentes de réfléchir de collègues » qu’il rencontre en assumant sa tâche au CIEP. Les deux professeurs admettent que le travail en son sein exige « du doigté et un sens diplomatique ». Ils avouent qu’eux et leurs collègues peuvent quelquefois passer plusieurs minutes à discuter de l’emploi d’un mot ou d’une expression dans un rapport d’évaluation « pour être sûrs qu’on a trouvé la bonne formulation ». Ils sont toujours guidés par un souci d’améliorer les modalités d’organisation et de fonctionnement des programmes examinés. Eux et leurs trois ou quatre autres collègues du CIEP se refusent à poser leur diagnostique concernant l’état des programmes dans un esprit de blâme.

Damien de Halleux ajoute une précision qui traduit bien le sens du doigté que requiert la responsabilité qu’il assume avec son collègue Giasson. « Lorsqu’on réfléchit à une proposition d’amélioration, on se pose toujours la question de savoir si le directeur ou la directrice de programme va être capable de l’implanter », donne-t-il en exemple. À ce propos, Luc Giasson ajoute que, désormais, les membres du CIEP vont proposer des améliorations ou des innovations aux programmes de formation en indiquant les moyens qui devront être retenus pour en évaluer les effets. « C’est nouveau depuis qu’Annick Jaton (Adjointe au vice-recteur – Élaboration et évaluation des programmes) est là et que la nouvelle Direction de l’Université Laval est favorable à l’orientation de l’évaluation des programmes dans cette voie », constate-t-il.

En terminant l’entretien, l’un et l’autre en profitent pour soulever un sujet majeur qui s’impose lorsqu’est abordée la question de l’évaluation des programmes de formation universitaire : la tendance mondiale de l’évaluation des programmes pour Damien de Halleux; la nécessité de l’amélioration continue pour Luc Giasson. Le professeur de Halleux insiste sur le fait que « toutes les universités sérieuses mettent en place des évaluations institutionnelles de programmes ». Il se réjouit de voir que l’Université Laval est à l’avant-garde en ce domaine. Il constate « qu’on vient voir ce qui se fait chez-nous à ce sujet ». Le professeur Giasson prévoit que la nécessité de l’amélioration continue des programmes va s’imposer de plus en plus dans l’avenir. Il fait remarquer que « l’expression ‘amélioration continue ‘ projette souvent une image négative auprès des professeur.e.s », laquelle présupposerait l’existence de l’erreur ou de la faute plus ou moins intentionnelle. Il raconte que des experts en évaluation recommandent de bannir cette expression. Elle ne servirait pas l’intention positive qui doit présider à l’évaluation des programmes de formation universitaire. Ce constat a clos la rencontre et il a débouché sur une question : l’expression « l’innovation continue des programmes » ne pourrait-elle pas remplacer l’expression « l’amélioration continue des programmes » ?

Jacques Rivet, cc

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