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Automne 2020 – Numéro 88
Conseil universitaire du 1er décembre 2020
Séance virtuelle
Le chef Paul-Émile Ottawa du Conseil des Atikamekw de Manawan
accueilli chaleureusement
LA RECTRICE SOPHIE D’AMOURS INVITE PROFS ET CHERCHEUR.E.S DE L’UNIVERSITÉ
À FAIRE PART DE LEUR EXPERTISE CONCERNANT LE PROJET LAURENTIA
La séance a été précédée par l’accueil du chef Paul Émile Ottawa du Conseil Atikamekw de Manawan, accompagné par la famille de feue Madame Joyce Echaquan, en vue d’assister au dépôt du plan de réconciliation avec les peuples autochtones de l’Université Laval. D’entrée de jeu, le chef Ottawa a tenu à dire que « J’accueille avec joie et enthousiasme l’initiative de l’Université Laval de la mise en œuvre de son plan d’action avec les premiers peuples. Madame la rectrice […] votre institution fait preuve de leadership et ouvre le sentier de la réconciliation. »
En début de séance, la rectrice Sophie D’Amours a fait l’invitation suivante concernant le projet Laurentia qui a été l’objet de l’attention des médias régionaux, récemment : « Le Port de Québec a un projet Laurentia, un projet d’affaires, qu’il développe avec des promoteurs […]. Ce projet leur appartient. Ils le défendent. Ils le déploient. L’opportunité qui s’est présentée, si ce projet devait être retenu par les autorités gouvernementales, [est à l’effet qu’] il y aurait un effort d’innovation importante. […] Ce projet-là est en évaluation environnementale, vous en avez entendu parler. Et on invite tous [toutes] les professeur.e.s et chercheur.e.s qui ont une expertise, qui ont une contribution à faire par leur science à éclairer la décision liée à l’évaluation environnementale, mais aussi toute la décision. L’expertise doit être au service de la vérité. »
Évaluation de programmes
La première évaluation du programme de doctorat en sciences infirmières a eu lieu depuis sa création. À ce propos, la doyenne Mireille Lavoie de la Faculté des sciences infirmières a présenté son plan d’action en réponse aux recommandations du Comité institutionnel d’évaluation des programmes de la Commission des études. Un nouveau cours de la méthodologie de la recherche sera ajouté au programme. La doyenne Lavoie estime que « cette recommandation […] rejoint directement d’autres recommandations en lien avec les examens doctoraux, la formation en communication scientifique et l’implication des professeur.e.s dans la formulation d’une scolarité cohérente. » Elle considère qu’il faut permettre aux étudiant.e.s de cheminer adéquatement dans l’ensemble de leurs séminaires doctoraux afin qu’elles/ ils préparent leur examen rétrospectif et prospectif dans un laps de temps raisonnable. Le professeur Louis Pérusse (Kinésiologie) a voulu connaître la raison de la recommandation concernant la diminution de la durée des études. La doyenne Lavoie a répondu que la durée actuelle des études allait bien au-delà de la durée institutionnelle laquelle pouvait s’étendre jusqu’à sept ans.
Le doyen Julien Poitras de la Faculté de médecine a expliqué son plan d’action à la suite de l’évaluation du programme de maîtrise en orthophonie en visant chacune des trois recommandations et des quatre suggestions du Comité institutionnel d’évaluation des programmes. À propos, par exemple, de l’intensification de la collaboration interfacultaire. le doyen envisage de favoriser l’intégration des compétences chez les étudiant.e.s dans des situations de cliniques complexes. Il entend établir une collaboration intrafacultaire avec le programme de maîtrise en audiologie. Il mettra en place une telle collaboration pour l’enseignement des compétences en gestion et promotion de la santé. Concernant une autre recommandation, il va s’assurer que les étudiant.e.s seront suffisamment exposé.e.s, dans le cadre des heures cliniques, à la dysphagie et aux troubles de la fluidité. Il est à noter que le programme forme des généralistes qui sont polyvalent.e.s. Les perspectives d’avenir dans le domaine sont vastes. Les orthophonistes pratiquent leur profession auprès d’une clientèle aux prises avec divers troubles de la communication, du langage, de la parole, de la déglutition et des troubles associés. La professeure Audette Sylvestre (Réadaptation) a rappelé que des programmes de maîtrise en orthophonie existaient également à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) et à l’Université McGill.
Évaluation de centres de recherche
Le Centre interuniversitaire d’études et de recherches autochtones (CIÉRA-Laval) doit, dans douze mois, transmettre à 1a Commission de la recherche 1- une mise à jour de ses statuts ; 2- un plan visant à réduire la durée des études au 2ecycle ; 3- un bilan faisant état des mesures établies pour accroître le nombre de collaborations et de codirections entre ses membres « afin d’augmenter [son] effet structurant» ; 4- un lien vers un site web spécifique qui mette en valeur les activités de rayonnement de ses membres. Sa prochaine évaluation aura lieu dans cinq ans.
Le Centre de recherche et d’intervention sur la réussite scolaire (CRIRES-Laval) devra soumettre, dans douze mois, à la Commission de la recherche 1- l’élaboration spécifique de ses statuts ; 2- un plan de dynamisation de la participation des étudiant.e.s à ses activités ainsi qu’une stratégie de diffusion de ses travaux dans des publications qui vont au-delà du réseau francophone. Sa prochaine évaluation aura lieu dans cinq ans.
EN BREF
- Madame Nancy Fournier est la nouvelle Ombudsman de l’Université depuis le 13 octobre dernier. Elle a fait une brève intervention en guise de présentation de sa vision concernant sa nouvelle responsabilité;
- Le professeur Victor Thibaudeau a expliqué la nouvelle approche de la Commission des affaires étudiantes qu’il préside au sujet de l’élaboration de mandats venant de la base de la communauté universitaire;
- Deux places sont réservées dans le doctorat en médecine dentaire pour des candidat.e.s résident.e.s du Nouveau-Brunswick ;
- L’utilisation de l’examen de jugement situationnel CASper est prolongée de trois années en médecine dentaire, soit pour les admissions des années 2021, 2022 et 2023.
Jacques Rivet, cc
DOCUMENT
(Extraits)
La Commission des affaires étudiantes (CAÉ) dépose un document sur les mandats qu’elle entend réaliser au cours de 2020-2022 après avoir consulté la communauté universitaire. L’approche est quelque peu novatrice puisque, depuis sa création en 1965, c’était toujours le recteur ou la rectrice qui en définissait les mandats. Et cela même si les Statuts de l’Université Laval ouvraient d’autres portes [Article 124].
La direction de l’Université souhaitait profiter de l’entrée en fonction, le 1erjanvier 2020, du nouveau président de la Commission [le professeur Victor Thibaudeau] pour modifier son mode de fonctionnement, faisant en sorte que certains de ses mandats émergent en quelque sorte de la base et qu’ils mettent à contribution le Conseil universitaire, qui serait appelé à en discuter, à les amender et à les faire siens.
Elle souhaitait également que la Commission soit un peu plus présente dans le milieu et exerce une sorte de suivi auprès de la communauté après le dépôt de ses avis, pour rappeler de temps en temps quelques recommandations importantes et, éventuellement, pour aider les facultés et les services à leur donner vie.
Dès lors, nous revenons sur sept recommandations qui sembleraient tout aussi pertinentes aujourd’hui. Ces recommandations ne sont pas reprises telles quelles des avis précédents mais ont été reformulées, synthétisées pour plusieurs, et tiennent du contexte actuel.
La santé globale
R1 : La mise en place, le plus rapidement possible, d’une action concertée touchant la santé globale s’inspirant de la campagne « Ça va aller» de l’Université de Montréal et de la campagne nationale « Sans oui, c’est non».
Les services pédagogiques et de soutien psychologique
R2 : Chaque unité [devrait préciser] qui est responsable de quoi en matière de services pédagogiques et de soutien psychologique, et rendre cette information disponible dans ses locaux et sur son site web.
Des formations pour le respect des normes de citations et de référencement
R3 : Développer et diffuser largement des formations pour faire connaître et apprendre à respecter les normes de citations et de référencement reconnues dans le milieu universitaire.
La diversité et l’inclusion
R4 : La réalisation, le plus rapidement possible,d’une formation à l’intentionde tous les membres de l’Université pour les amener à mieux reconnaître la diversité sous tous ses angles, de manière à atténuer les obstacles qui peuvent se présenter à une étudiante ou à un étudiant.
Changement de nom et de genre dans les dossiers administratifs
R5 : Rendre rapidement possible le changement de nom et de genre dans les dossiers administratifs.
Installation ou aménagement de toilettes et de vestiaires neutres
R6 : L’installation ou l’aménagement de toilettes et de vestiaires neutres au PEPS et la poursuite du plan d’aménagement de toilettes et de vestiaires préparé par le VRA en 2018.
Qualité de l’expérience étudiante en contexte de pandémie
R7 : [Que la direction de l’Université et ses composantes fassent] un suivi pour que soient appliquées les lignes directrices énoncées dans le document présenté au Conseil universitaire du 24 août 2020 touchant la qualité de l’expérience étudiante en contexte de pandémie.
Deux possibles nouveaux mandats
La Commission a fait un retour sur les Avis qu’elle avait présentés au Conseil universitaire au cours des dix dernières années, mais elle a aussi identifié deux enjeux qui n’ont pas encore été l’objet d’un approfondissement et qui pourraient l’occuper pour les deux prochaines années.
Les conditions de la vie des étudiant.e.s dans les années à venir
Pour répondre à la politique de planification stratégique de l’Université Laval, la Commission se propose de réaliser une étude prospectivedes enjeux touchant les conditions de la vie des étudiantes et étudiants dans les années à venir de manière à ce que notre université demeure pertinente et attractive. Le sujet est vaste et la Commission a toute latitude pour identifier les thèmes qui seront considérés de près et pour définir l’angle sous lequel ils seront abordés. Il ne s’agira pas en effet de tout voir et de tout dire.
La situation des étudiant.e.s internationaux au 3ecycle qui travaillent uniquement en anglais dans le cercle restreint d’un laboratoire, ignorant à peu près totalement le français
On trouve à l’Université Laval des personnes inscrites au doctorat qui sont venues ici ou qui y ont été invitées sans bien saisir que la langue d’usage est le français. Elles se débrouillent en anglais sans nécessairement le parler parfaitement : pour plusieurs, c’est une langue seconde, voire tertiaire. L’éventuel apprentissage du français se présente pour elles comme une entreprise titanesque; leurs recherches et, souvent, leur vie familiale, occupent tout leur temps.
La question est complexe et délicate. Ces personnes contribuent manifestement à des recherches pointues effectuées dans les laboratoires concernés et leurs responsables, tout autant que l’institution, ne voudraient certainement pas se passer de leurs talents et des collaborations que cela engendre. Mais à partir du moment où l’Université Laval les accueille, ne faudrait-il pas leur offrir tous les services auxquels les francophones ont droit? Sommes-nous prêts cependant à envoyer une image en quelque sorte bilingue de notre université? Cela dit, le sujet n’a jamais été documenté précisément. Combien d’étudiant.e.s sont à ce point isolés de la communauté universitaire, et souffrent-elles/ils de cet isolement? Nous aimerions produire un avis sur cette question en 2022.
Résumé
Ainsi, la Commission des affaires étudiantes se propose pour les deux prochaines années de travailler en collaboration avec la direction de l’Université, avec les facultés et les services, de même qu’avec les associations étudiantes, pour s’assurer que les recommandations qu’elle a formulées au Conseil universitaire donnent lieu à des actions concrètes. Elle va aussi réfléchir, en concertation avec le milieu, à deux enjeux particuliers touchant premièrement les conditions de la vie étudiante dans un horizon de sept à dix ans et, deuxièmement, celles des étudiant.e.s internationaux au 3e cycle qui travaillent uniquement en anglais dans le cercle restreint d’un laboratoire, ignorant à peu près totalement le français.
Elle se garde aussi de l’espace pour aborder toute autre question qui serait requise par les circonstances ou soulevéepar le Conseil d’administration, le Conseil universitaire, la rectrice ou le recteur ou par une association étudiante.