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Printemps 2017 – Numéro 61
Conseil universitaire du 4 avril 2017
La direction de l’Université salue la solidarité des cadres et se réjouit de la signature de la convention collective avec le SEUL
Dès le début de la séance, le recteur Denis Brière a tenu à souligner la solidarité dont ont fait preuve les cadres de l’Université durant la grève des employées et employés de soutien qui s’est terminée par un appui de 93% de membres du Syndicat des employées et employés de soutien (SEUL) réunis, la veille, en Assemblée générale. Dans la même perspective, le vice-recteur exécutif et au développement, le professeur Éric Bauce, a constaté que « lorsque 280 personnes font le travail de 1900 employées et employés, on comprend la pression que cela peut exercer dans le système.» Il s’est réjoui des nouvelles dispositions concernant la mobilité du personnel introduites dans la convention collective signée avec le SEUL. Et il a conclu qu’il fallait accueillir toutes les personnes de retour au travail « à bras ouverts ».
Par la suite, l’Ordre du jour prévoyant une présentation spéciale sur le budget 2017-2018 à huis clos, une demande écrite a été faite par le communicateur civique pour pouvoir y assister sous condition, bien évidemment, d’en respecter les règles. Préalablement, cette demande a été adressée au recteur-président du CU et le président du SPUL en a été informé. Elle a fait l’objet d’une proposition mise aux voix en l’absence du communicateur civique. Ce dernier a pu assister à cette présentation spéciale à huis clos.
Notons que les données budgétaires 2017-2018 sont mises en ligne sur le site de l’Université après avoir été approuvées par le Conseil d’administration. Le document budgétaire soigné au plan typographique comme au plan visuel est de même facture que celui du budget 2016-2017 lequel a obtenu le Prix d’excellence de la Government Finance Officers Association. Cette certification atteste d’un processus financier conforme aux critères d’implantation des meilleures pratiques en gestion des fonds publics en Amérique du Nord.
Évaluation du CREATE
Le Centre de recherche en économie de l’environnement, de l’agroalimentaire, des transports et de l’énergie (CREATE) résulte de la fusion, en 2011, du Groupe de recherche en économie de l’énergie, de l’environnement et des ressources naturelles, du Centre de données et d’analyse sur les transports et du Centre de recherche en économie agroalimentaire. Le professeur Pascal Daleau, président de la Commission de la recherche, a commenté les données contenues dans le rapport d’évaluation du CREATE en fonction de ses trois axes suivants : l’environnement et l’énergie, l’agroalimentaire et les transports. Il a précisé que « Le CREATE priorise les activités de transfert de connaissances vers les milieux de pratique et il est l’un des rares regroupements dans l’est du Canada à apporter une voix informée provenant des sciences sociales sur la mise en oeuvre du développement durable. »
Un facteur négatif qui met en danger la survie du CREATE a trait à son financement annuel. En effet, le rapport constate que celui-ci était à hauteur d’environ 1,2 million $ en 2011. Et il a diminué au cours des dernières années pour atteindre plus ou moins 550,000$. Normalisé par membre régulier par année, le montant total moyen des octrois est passé de 84,000$ à 46,000$. À ce propos le rapport considère que ce montant résiduel « est nettement au-dessous de la moyenne sectorielle (108,000$) des centres reconnus de l’Université dans le secteur des sciences humaines et sociales ». Aussi, la Commission souhaite que le CREATE puisse accroitre rapidement ses revenus et qu’il en soit de même pour les membres réguliers qui bénéficient de fonds provenant d’un organisme externe reconnu. À ce propos, le président Daleau ajoute que, sans l’atteinte de ces deux objectifs, le Centre ne répondrait plus aux standards de viabilité nécessaires à une reconnaissance institutionnelle. Voilà pourquoi la Commission de la recherche demande au CREATE de faire le point à ce sujet dans un rapport à lui remettre dans deux ans.
Le vice-recteur par intérim à la recherche, avant de proposer l’adoption du rapport, en a profité pour donner son avis personnel sur le diagnostic de la Commission concernant le CREATE. « En écoutant le président Daleau, je me suis senti interpellé personnellement. Et le message qui est lancé, il me semble, c’est celui d’apprendre à travailler davantage ensemble », d’affirmer le professeur Angelo Tremblay.
Création d’une maîtrise en ergonomie
La Faculté des sciences sociales et la Faculté de médecine ont été autorisées à créer un nouveau programme de maîtrise en ergonomie. Le doyen François Gélineau de la Faculté des sciences sociales parlant également au nom de son vis-à-vis de la Faculté de médecine, le professeur Rénald Bergeron, a présenté le nouveau programme qui met l’accent sur l’apprentissage de la démarche d’analyse de l’activité. Son objectif est de former des professionnels réflexifs, prêts à résoudre des problèmes complexes en milieu de travail. Les ressources professorales rattachées au Département de relations industrielles d’une part, et au Département de kinésiologie, d’autre part, permettront de couvrir les trois domaines reconnus de spécialisation par l’International Ergonomics Association (IEA) : l’ergonomie physique, l’ergonomie cognitive et l’ergonomie organisationnelle. Ainsi, la création de ce programme de maîtrise qui devra recevoir, au préalable, l’aval du Bureau de coopération interuniversitaire et du MESS, permettra à plusieurs étudiant.e.s inscrit.e.s au DESS en ergonomie de compléter leur formation au deuxième cycle.
Lors de la discussion qui suit la présentation du programme par le doyen François Gélineau, le professeur Pier-Luc Bilodeau (Sciences sociales) fait remarquer que son département a vu le nombre de trois professeurs en ergonomie réduit à un seul professeur dans les derniers temps. Il a demandé au doyen Gélineau si la faiblesse des ressources professorales pour soutenir ce nouveau programme avait été sérieusement considérée, particulièrement dans l’éventualité où ce professeur prendrait sa retraite. Le doyen a assuré son collègue que la Faculté des sciences sociales avait la ferme intention d’assurer l’existence et de soutenir le développement de ce programme.
Le professeur Bradford James McFadyen (Médecine) déplore que le dossier du nouveau programme n’évoque pas la possibilité de collaboration avec l’ergothérapie, la physiothérapie et la réadaptation. À la suite de ce commentaire, la professeure Marie Bellemare du Département des relations industrielles, invitée et responsable de l’élaboration du dossier, cite les noms de certains professeurs de ces disciplines qui mènent des recherches en collaboration avec des collègues en ergonomie.
Ajout de crédits supplémentaires
Le programme de doctorat en médecine dentaire (DMD) ajoute 40 crédits supplémentaires de formation sur le même nombre d’années pour l’obtenir, soit quatre ans. Il passe de 179 à 219 crédits dès la session d’automne 2017. La professeure Cathia Bergeron, doyenne de la Faculté de médecine dentaire, explique que « Ces modifications permettent de respecter les exigences d’agrément du DMD et de mieux répartir la charge de travail des étudiant.e.s sur les quatre années de formation. » Cette dernière explication n’empêche pas le professeur Ronald Beaubrun (Science et génie) de s’étonner de voir que 40 crédits supplémentaires puissent être obtenus sur la même période de temps.
Jacques Rivet, cc
« J’ai toujours comme défi la recherche de moyens pour soigner les gens »
Véronique Moulin
Déléguée au Conseil universitaire
La professeure Véronique Moulin est très active tant au plan scientifique qu’institutionnel au sein de l’Université comme l’atteste mon récent entretien avec elle. Chercheure au Laboratoire d’organogénèse expérimentale (LOEX) depuis plusieurs années, elle est déléguée au Conseil universitaire ainsi qu’au Conseil syndical du SPUL. De plus, elle participe à plusieurs comités scientifiques et institutionnels et à l’organisation de « la journée de l’enseignement de la Faculté de médecine ». Elle constate que sa participation à toutes ces activités universitaires est parfois exigeante mais très intéressante. « J’apprends beaucoup de choses et j’ai l’occasion d’intervenir personnellement dans les activités des instances concernées », affirme-t-elle avec conviction.
Lorsqu’elle était étudiante en première année à l’université, Véronique Moulin lit un jour un article dans une revue de vulgarisation scientifique réputée sur la fabrication de la peau en laboratoire. C’est à la suite de cette lecture qu’elle développera peu à peu un intérêt pour la méthode du génie tissulaire et les problèmes de cicatrisation. En 1995, elle arrive à l’Université Laval comme professeure-chercheure sous octroi. Aujourd’hui, professeure titulaire, elle effectue ses recherches selon les deux approches classiques, clinique et fondamentale.
Au plan clinique, elle travaille au sein d’une équipe de chercheurs renommés qui a développé un protocole de fabrication de peau pour traiter les grands brulés. « On a fait beaucoup d’essais chez des souris puis chez quelques patients. Actuellement, on est en essai clinique approuvé par Santé Canada », précise-t-elle. L’équipe de chercheurs dont elle fait partie a déjà contribué à soigner une quinzaine de très grands brulés. « J’ai toujours comme défi, dit-elle, la recherche de moyens pour soigner les gens. »
La démarche de ses recherches fondamentales l’amène à approfondir les problèmes de cicatrisation de la peau via différentes approches utilisant le génie tissulaire. Plus particulièrement, elle étudie les cicatrices hypertrophiques, « les cicatrices qui restent rouges, douloureuses et forment des ‘bourrelets’ ». Elle explique que les connaissances actuelles sur les raisons de la formation de ces cicatrices sont partielles. Ainsi, la surface et le temps de fermeture de la plaie de même que le tiraillement (stress) sur la cicatrice sont des facteurs qui semblent contribuer à leur formation. À ce propos, son laboratoire a démontré, grâce à un modèle humain de cicatrices hypertrophiques par génie tissulaire, que l’épiderme joue un rôle très important dans la formation et l’augmentation de l’épaisseur de la cicatrice. De sorte que les communications entre l’épiderme et le derme sont primordiales. Et de compléter ses explications en ajoutant que « toute modification dans les signaux envoyés de l’un à l’autre entraîne un changement dans l’aspect des cicatrices. » Actuellement, ses recherches consistent à trouver un traitement permettant de moduler ces communications et de diminuer ainsi la formation et l’ampleur des cicatrices.
Une déléguée quelque peu étonnée
La professeure Moulin occupe la fonction de déléguée de la Faculté de médecine au Conseil universitaire depuis le 11 janvier 2015. Au début de sa participation à cette instance universitaire, elle fut quelque peu étonnée d’y constater que les échanges de vues et les débats étaient beaucoup moins fréquents et intenses qu’elle l’avait imaginé. « Je pense que la lourdeur des dossiers présentés et étudiés y est pour quelque chose », évalue-t-elle. L’affirmation incite donc à lui demander des suggestions de sujets de débat, par exemple, dans un espace de discussion au sein d’une assemblée comme une séance de CU, espace libre de propositions qu’on appelle techniquement un « comité plénier ».
À ce propos, elle privilégierait deux sujets de discussion. Le premier sujet pourrait porter sur l’orientation internationale de l’Université, et plus spécifiquement sur sa politique concernant le recrutement des étudiants étrangers. Elle identifie, selon son expérience, un problème lié à la maîtrise de la langue française comme de la langue anglaise chez plusieurs de ces étudiants. « Pouvoir discuter et travailler en laboratoire, c’est une chose, dit-elle, suivre un cours et le comprendre en est une autre. » Elle prévoit que le nombre d’étudiants ayant des difficultés de langue va augmenter compte tenu de la pression que met l’Université auprès des unités de recherche à les recruter au 2e et 3e cycle. Et c’est sans parler, à son avis, du manque de préparation qu’ont certains étudiants et certaines étudiantes sur la manière différente dont ils doivent répondre aux questions d’examen comparativement à l’habitude qu’ils en ont dans leur pays d’origine.
Un deuxième sujet de discussion qu’elle retiendrait concerne les cours en ligne. Elle l’aborderait surtout en fonction de l’impact que ceux-ci ont sur ce qu’elle identifie comme étant « la sphère de l’activité professorale ». Et elle souligne d’une manière très originale une caractéristique pédagogique de ce type de cours : le fait que les questions sont nombreuses et très dispersées dans le temps « contrairement à un cours magistral où les questions sont majoritairement posées pendant son déroulement ». Enfin, il lui apparaît que ce sujet de discussion ne pourrait être abordé sans le relier au problème de la propriété intellectuelle.
Jacques Rivet, cc