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Printemps 2017 – Numéro 62
Conseil universitaire du 2 mai 2017
Une courte séance ponctue la fin prochaine du second mandat du recteur Brière
Tout juste avant la clôture d’une séance où un seul dossier de recherche est à l’étude, le recteur Denis Brière exprime sa satisfaction pour le travail « inestimable » que les membres du CU ont fourni durant ses deux mandats, le second se terminant le 31 mai. « Je parle en mon nom personnel, ajoute-t-il d’une voix un peu fébrile, mais je le fais aussi au nom de mon équipe de direction. Car elle a grandement apprécié tous les échanges de vue qu’elle a eus avec vous et tous les avis dont elle a profité durant mes mandats. » En ouvrant la séance en compagnie de ses collègues du Comité exécutif, les vice-recteurs Éric Bauce et Angélo Tremblay étant absents, il précise qu’il fera un bilan de ses réalisations après la 7e Grande campagne de financement de l’Université qui prend fin sous peu. Et, à propos de la récente élection au rectorat, il se soucie de remercier la professeure Sophie D’Amours, élue, ainsi que les professeurs Éric Bauce et Michel Gendron pour avoir présenté leur candidature respective, tout en confirmant qu’un comité de transition est déjà à l’œuvre entre son équipe et celle de la future rectrice.
Le Centre de recherche sur l’eau, CentrEau
Le Centre de recherche sur l’eau, CentrEau, a obtenu une première reconnaissance à titre de centre de recherche institutionnel. En présentant le dossier aux membres du CU, le professeur Pascal Daleau, président de la Commission de la recherche, a expliqué que ses membres peuvent compter sur des fonds de l’ordre de 8,4 M$ par année, « ce qui correspond environ à 400k$ annuellement par membre régulier, se situant dans la moyenne des centres reconnus du secteur des sciences et du génie ». Par ailleurs, L’Avis de la Commission stipule que CentrEau se démarque par des activités « originales » fort appréciées des étudiantes et étudiants comme La JournÉtudiante, Les Apér’Éaux et les midis conférences et qu’il partage des intérêts complémentaires avec plusieurs autres centres reconnus comme le Centre d’études nordiques, le Centre de recherche en infectiologie et le Centre d’étude de la forêt.
Le CentrEau possède 23 membres réguliers. De ce nombre, 13 sont rattachés à la Faculté des sciences et génie dont dix au Département de génie civil et de génie des eaux, deux au Département de géologie et de génie géologique, un au Département de biologie et un au Département de génie chimique. Cinq membres appartiennent à la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation dont trois au Département des sols et génie agroalimentaire, un au Département de phytologie et un au Département des sciences animales. Deux membres sont à la Faculté de foresterie, géographie et géomatique dont un au Département de géographie et un au Département des sciences du bois et de la forêt. Un membre relève de la Faculté de droit et un de la Faculté de philosophie. CentrEau compte aussi 15 membres associés lavallois qui relèvent des facultés susmentionnées ainsi que de la Faculté d’aménagement, d’architecture, d’art et de design, de la Faculté de médecine et de la Faculté des lettres et sciences humaines.
Le Conseil universitaire lui accorde, après un vote de 41 voix pour, aucune voix contre et trois voix d’abstention, le statut de centre reconnu en obligeant sa direction à présenter à la Commission de la recherche un rapport de développement dans trois ans selon la convention habituelle dans le cas d’une première reconnaissance institutionnelle d’un centre et un rapport final dans cinq ans.
Aucune question des 44 membres présents avec droit de vote n’a été posée, la séance ayant duré un peu plus de 30 minutes.
Jacques Rivet, cc
Soutenance de thèse de madame Marie-Ève Harton
« Dites-vous que vous avez participé, à votre façon, à l’avancement des connaissances scientifiques en sociologie »
– Le professeur Richard Marcoux remerciant la famille de la doctorante
Les membres du jury de la thèse de doctorat en sociologie de Mme Marie-Ève Harton ont unanimement souligné la remarquable recherche scientifique que cette dernière a exposée devant eux au début de la session d’hiver 2017. S’ajoutant aux recherches sociologiques sur les familles, les communautés et l’industrialisation en Amérique du Nord, l’étude traite spécifiquement de la reproduction familiale canadienne-française dans les villes de Québec et de Manchester (New-Hampshire) de 1880 à 1911.
Le directeur de cette recherche doctorale, le professeur Richard Marcoux du Département de sociologie, a conclu ses commentaires à la fin de la soutenance présidée par le professeur Dominique Morin par des propos empreints d’une grande délicatesse à l’endroit de la candidate et de sa famille : « Toutes ces années à encadrer les travaux de Marie-Ève furent pour moi un voyage extraordinaire, avoua-t-il, qui m’aura permis de mieux connaître la société québécoise et sa population canadienne-française. » Et s’adressant directement aux membres présents de sa famille, il ajouta : « Pour certains, ce fut long. Mais dites-vous, les trois fistons, leur père et les parents, que vous avez participé, à votre façon, à l’avancement des connaissances scientifiques en sociologie »
La professeure Lisa Y. Dillon du Département de démographie de l’Université de Montréal, co-directrice de recherche, estime que l’idée d’étudier des familles de Canadiens français dans deux lieux différents s’est avérée scientifiquement très fructueuse. Elle encourage la doctorante « à approfondir l’analyse concernant l’âge du mariage en rapport à la fécondation maternelle chez ces populations. » Pour sa part, le professeur Daniel Mercure du Département de sociologie s’appuyant sur une étude du professeur Marc-Adélard Tremblay (1922-2014), rappelle l’intensité et la solidité des croyances religieuses chez les Canadiens français. Puis, après avoir demandé à Marie-Ève Harton de préciser la place qu’elle a accordée à la religion dans son étude, il s’est empressé d’affirmer qu’elle était une chercheure accomplie.
Le professeur Marc St-Hilaire du Département de géographie constate que la candidate au doctorat en sociologie est allée à la limite de l’analyse des données longitudinales de sa recherche et que cette étude fait le pont entre les macro-données et les micro-données de même qu’elle établit un lien entre le symbolique et le social. Lui demandant de lui préciser le concept d’institution contenu dans son travail, Marie-Ève Harton explique que cette notion fait référence à un ensemble de relations stables que les individus entretiennent entre eux dans les multiples aspects de leur vie quotidienne.
Le professeur Chad Gaffield du Département d’histoire de l’Université d’Ottawa, intervenant par téléconférence, souligne d’entrée de jeu « l’approche novatrice de la recherche ». À son avis, une idée centrale s’en dégage : les Canadiens français en immigrant aux États-Unis ont envisagé un horizon de possibilités. « Dans le contexte de l’industrialisation, soutient-il, plusieurs facteurs sociaux et culturels ont influencé le changement dans le comportement de la reproduction familiale canadienne-française. » Et de demander à la doctorante par la suite si le modèle canadien-français de reproduction familiale présenté dans la thèse pouvait s’appliquer à d’autres groupes ethniques et culturels. Marie-Ève Harton a alors répondu positivement à son interrogation.
Jacques Rivet, cc