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Communicateur civique

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Hiver 2020 – Numéro 84

Conseil universitaire du 3 mars 2020

 

Le plan de collaboration à la maîtrise et au doctorat devient obligatoire

« Profitez-en pour mettre ce que vous attendez des étudiant.e.s »

– Le professeur Luc Beaulieu

Le professeur Luc Beaulieu (Sciences et génie) incite les professeur.e.s à insérer dans le plan de collaboration des points d’entente qui précisent ce qu’ils /elles attendent de leurs étudiant.e.s de maîtrise et de doctorat, à la suite de la décision de le rendre obligatoire dans Règlement des études. Une disposition permet, cependant, de manifester son refus de le signer, même si une discussion entre la partie étudiante et la partie professorale est impérative. Le vice-recteur Robert Beauregard (Exécutif, Études et affaires étudiantes) insiste sur le fait que le plan « est un engagement moral à respecter ce qu’on s’est communiqué ». Le professeur Donald Beaubrun (Sciences et génie) note que l’obligation de le signer, sous réserve d’en expliciter son refus, « ne porte pas sur son contenu. »

La professeure Audette Sylvestre (Médecine) vérifie que la nouvelle mesure pourra s’appliquer en fonction des étapes où en sont rendus les présent.e.s étudiant.e.s dans leurs recherches et qu’elle sera effective dès le 1eseptembre pour les nouveaux étudian.e.s. La professeure Nadia Tawbi (Science et génie) se réjouit d’une telle innovation. Par ailleurs, la représentation étudiante insiste pour avoir encore plus de précisions sur la possibilité de ne pas signer ce plan. Le doyen André Zaccarin (Sciences et génie) demande le vote. La demande est acceptée à 37 voix pour et 7 voix contre. Les modifications du Règlement des études rendant obligatoire le plan de collaboration entre les dirigé.e.s et leur directeur/directrice, à la maîtrise comme au doctorat, ont finalement été adoptées à l’unanimité des membres de l’assemblée.

La plateforme en ligne StuDocu

Le professeure Donald Beaubrun a posé deux questions à la Direction de l’Université concernant la plateforme d’apprentissage et de partage en ligne StuDoc, laquelle a fait l’objet d’un reportage de Radio-Canada, il y a quelque temps. Il a voulu connaître la position de la Haute administration à ce sujet et les mesures qu’elle entend prendre devant l’existence de cette nouvelle technologie qui soulève « des questionnements liés au plagiat, à la propriété intellectuelle ainsi qu’à la valeur du diplôme.» Le vice-recteur Beauregard reconnaît spontanément que le regroupement de tels document est nouveau et qu’il  pose un défi à toutes les universités à travers le monde. Plus de 11,000 universités seraient visées par celui-ci. Il réaffirme que l’Université Laval est très soucieuse de « protéger les droits d’auteur.e.s » en plus de favoriser grandement la diffusion des connaissances. Au plan pratique, il rappelle qu’une information récente a été diffusée expliquant la procédure de retrait de documents sur cette plateforme, advenant le cas où il serait jugé approprié de le faire. À ce propos, des cas lui ont été signalés qui attestent de l’efficacité de cette procédure. Et d’ajouter qu’« on a demandé à des personnes, conseillères du Bureau du droit d’auteur (BDA), de creuser la question pour voir de quoi il s’agissait et de voir comment on pourrait réagir ». Car, il admet qu’il n’est pas suffisant de sensibiliser les personnes concernées à cette nouvelle pratique de communication numérique.

AUTRES DÉCISIONS

Un Certificat en gestion de projet a été créé à la Faculté des sciences de l’administration. Il sera soumis aux autorités administratives compétentes pour approbation. La probabilité de cette approbation devrait amener la FSA à l’implanter à la session d’automne 2020 ;

Le statut de centre reconnu est à nouveau accordé à l’Observatoire interdisciplinaire de création et de recherche en musique, section Laval (OICRM-ULaval), selon les conditions suivantes à satisfaire dans six mois :

  • actualiser ses statuts en les rendant conformes à la Politique institutionnelle;
  • Déposer un plan d’intégration des étudiant.e.s au sein de ses laboratoires ;
  • Renouveler en profondeur son site Web ;
  • Mettre à jour ses données financières ;

Sa prochaine évaluation devra avoir lieu dans cinq ans.

Jacques Rivet, cc


Entretien avec la professeure Sophie Brière, une leader en recherche

« Avoir le sens du résultat »

Sophie Brière, professeure titulaire du Département de management de la Faculté des sciences de l’administration vient de diriger la publication d’un ouvrage collectif qui découle d’une recherche sur « Les femmes dans des professions traditionnellement masculines* » qu’elle a coordonnée et à laquelle elle a largement participé. Lors d’un récent entretien, elle témoigne de la démarche d’enquête qu’elle a accomplie avec un groupe composite de chercheur.e.s universitaires en répondant à une action concertée du Fonds de recherche du Québec – société et culture (FRQSC).

L’expérience de cette recherche menée par Sophie Brière et son équipe lui a permis de vérifier qu’il faut « avoir le sens du résultat » pour atteindre le succès d’une telle entreprise collaborative. « Il faut être capable de livrer des résultats », martèle-t-elle en décrivant les nombreuses relations qu’elle a entretenues avec les organisations-partenaires de l’enquête. Ces dernières ont été sollicitées de donner leurs avis au fur et à mesure de la collecte et de la production des données afin qu’elles participent à leur validation de la manière la plus rigoureuse possible. Elles ont été judicieusement écoutées. « Nous tenions compte de leurs idées, comme une éponge », avoue la chercheure avec un certain humour. C’est l’approche organisationnelle retenue qui a placé ces organisations-partenaires au centre de l’étude scientifique sur des professions traditionnellement masculines exercées par des femmes « pour faire des études de cas ».

Ce fut une défi que d’obtenir une participation à une recherche scientifique de la part d’organisations en lien fonctionnel avec un personnel professionnel féminin. Comme le présente l’ouvrage dirigée par Sophie Brière, ont été étudiées les avocates en pratique privée, les professeures en sciences et génie, les directrices financières, les policières, les professionnelles à l’international, les ingénieures en sciences et génie, les professionnelles en santé, les agentes correctionnelles, les femmes cadres de CEGEP et les inspectrices en santé et sécurité. D’abord quelques refus d’organismes publics en vue, une attitude frileuse de prime abord exprimée par d’autres (Qu’est-ce que ça implique ? Ca demande beaucoup de temps ? Quel résultat comptez-vous atteindre ?), il fallait avant tout établir une relation de confiance avec les organisations contactées. « Ça demande du temps et une aptitude à la négociation », explique la chercheure.

En fait, posséder une grande capacité à travailler en équipe, s’est avéré indispensable, surtout quand son rôle principal, comme était celui de Sophie Brière, de conserver une cohérence de travail entre toutes les parties prenantes de l’enquête durant son déroulement. Indispensable aussi de posséder un esprit de synthèse qui permet de faire des regroupements de thèmes descriptifs et de données analytiques. Le Tableau 1.3 (page 10) à cases classificatrices en couleurs qui présente le « Cadre d’analyse détaillé et comparatif des résultats pour chacune des professions » et la Figure 11.1 (page 232)sur la « Démarche dynamique et transversale pour la progression des femmes dans les organisations » en sont deux exemples pédagogiques éclatants. Enfin, savoir anticiper la dispersion des perspectives parmi les membres de l’équipe de chercheur.e.s durant le déroulement de l’enquête afin de les recentrer sur ses étapes et ses finalités préalablement définies, c’est une tâche à laquelle Sophie Brière a dû parfois se consacrer.

Le présent ouvrage qui vient de paraître, suit d’autres publications, particulièrement numériques, qui ont mise en valeur les données inédites de cette enquête et les nombreuses réactions de grand intérêt qui se sont manifestées. Et très palpables pour elle et son équipe comme le précise la professeure Brière. Celle-ci a pour principe de recherche que les données d’une enquête scientifique doivent être « retournées au milieu » d’où elles ont été tirées, une fois analysées. Les organisations-partenaires ont également obtenu une visibilité organisationnelle grâce à ce travail collaboratif, laquelle a correspondu avec l’accroissement de la notoriété universitaire de sa cheffe d’orchestre scientifique.

En conclusion, la professeure Sophie Brière revient sur les modalités de l’enquête telles qu’exposées dans son livre et celui de ses collègues avec une touche grandement pédagogique pour un public avisé. Elle n’a pas eu le temps d’approfondir toutes les données interprétées et analysées. « Il faudrait le faire », juge-t-elle. Ce propos ne devrait pas rester lettre morte, si j’en juge par le dynamisme dont elle a fait preuve dans le direction de cette recherche et de cette publication.

Jacques Rivet, cc

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*« Malgré des avancées politiques et juridiques en faveur de l’égalité au Québec, la progression et la rétention des femmes dans les secteurs traditionnellement masculins demeurent inégales. Comment expliquer les écarts de progression de carrière des femmes dans ces milieux ? Dans les trajectoires de carrière, quels sont les enjeux qui peuvent expliquer la progression ou non des femmes ? Quelles sont les pratiques organisationnelles porteuses de changement ? Ce livre présente les résultats d’une recherche multidisciplinaire réalisée sur le terrain auprès d’organisations de divers secteurs. Dépassant l’étude des trajectoires individuelles, cette recherche permet de découvrir les dimensions contextuelles et culturelles des organisations qui influencent les parcours de carrière des femmes et la rétention en emploi. […] ». (Quatrième de couverture).

– Brière, Sophie, (sous la direction de), Les femmes dans des professions traditionnellement masculins, Les Presse de l’Université Laval, 2019, 245p.

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